Et l’gros con à JP Bontemps ?

I. - Doctrine commune et traditionnelle

La malice interne du mensonge est affirmée par S. Augustin (Contra mendacium, - De mendacio) et enseignée par les docteurs scolastiques. École de S. Thomas et école de Scot s'accordent pour interdire absolument tout mensonge.

Dans son Traité de la vérité et du mensonge, Thomassin cite les texte qui montrent que l’Écriture, les Pères latins, les Pères grecs, les scolastiques condamnent toutes sortes de mensonges.  S. Thomas donne la raison de cette perversité foncière du mensonges. Il est mauvais de sa nature, dit-il, parce qu'il est une profanation de la parole qui est essentiellement destinée à signifier la pensée intérieure et à la communiquer au prochain. Il ne peut donc jamais devenir bon, quel que soit le but qu'on lui assigne (IIa-IIae , q. 90, a. 3 et 4).

Les modernes (Noldin, Génicot, Lehmkuhl, Prummer, Vermeersch), les manuels de Théologie Morale enseignent que le mensonge est intrinsèquement mauvais et prouvent leur assertion par des textes d’Écriture et des arguments de raison. Ils utilisent trois arguments principaux : le mensonge est intrinsèquement mauvais parce qu'il s'oppose à la fin naturelle de la parole, parce que sa licéité causerait un grave dommage social, parce que, étant essentiellement difformité entre le signe et ce qu'il faut signifier, il s'oppose à la Vérité suprême.

On trouve dans l'Ami la même doctrine. On y justifie la pensée du P. Faber : "Un petit mensonge ferait plus de tort à la gloire de Dieu que ne lui en feraient gagner tous les hommes devenus saints, toutes les âmes du purgatoire délivrées, l'enfer fermé et tous ceux qui y sont sauvés, grâce au mensonge. C'est qu'en effet le mensonge, malgré ses heureux résultats, serait toujours un péché, une chose intrinsèquement mauvaise"

Depuis S. Augustin, la tradition doctrinale catholique, scolastique surtout, regarde le mensonge comme chose essentiellement mauvaise et opposée à Dieu qui est la vérité même, de sorte qu'il n'est jamais permis de mentir.

L'AMI DU CLERGÉ - DE TOUTES LES QUESTIONS ECCLESIASTIQUES -  1951, t. 61. p.198